Face à la déferlante du textile chinois, la percée mondiale de la mode française haut de gamme

Un an après le psychodrame de l’été 2005 sur l’arrivée massive de vêtements chinois aux portes de l’Europe, l’affaire semble entendue. La production de textile a déserté la France, cédant la place à un raz de marée d’importations de Chine (+ 56,8% en 2005). À coup de faillites, avec une régularité de métronome, c’est un secteur industriel entier qui rend les armes. Entier ? Pas tout à fait. Dans la jolie ville normande de Honfleur, une petite entreprise continue à fabriquer des chemises. Sa créatrice, Anne Fontaine, exporte même sa production – 100% française – jusqu’en Chine. Après avoir ouvert vingt-cinq magasins aux États-Unis, d’autres au Japon, la marque vient de s’installer à Shanghaï où elle écoule ses chemisiers made in Honfleur à plus de 300 euros pièce.