Accueil > Actualités > La veille Stratégique : retournons aux fondamentaux s’il vous plaît !

La veille Stratégique : retournons aux fondamentaux s’il vous plaît !

vendredi 7 novembre 2014

La compétitivité, voici un mot qui revient dans tous les discours depuis plusieurs mois. Politiciens, économistes, entrepreneurs, investisseurs… ils ne jurent que par lui. Pourtant, il est évident qu’une entreprise a toujours eu besoin d’être compétitive pour se développer, pour fonctionner et tout simplement pour exister. L’une des approches qui permet de développer la compétitivité est la Veille Stratégique. Cette dernière n’a, malheureusement, plus la côte et n’est plus à la mode. Dire que l’on fait de la Veille Stratégique est considéré comme étant un peu « dépassé » ou « has been » comme on dit. On lui a préféré le terme « Intelligence Economique » même si les deux approches ne sont pas identiques. Ce qui comptait le plus en effet, c’était d’être dans l’air du temps et de montrer une certaine approche sophistiquée dans le traitement de l’information et une puissance de façade. On aurait pu s’arrêter là, mais cela était sans compter sur les scandales qui ont éclatés autour de l’Intelligence Economique : espionnage de salariés, surveillance illégale, fuite d’information, piratage, etc. Mêmes si elles ne sont pas du tout admises dans l’Intelligence Economique, ces pratiques ont considérablement nui à cette discipline. Ainsi, nous préférons parler désormais d’Intelligence Stratégique. Une sorte de manipulation génétique des termes Veille Stratégique et Intelligence Economique. En attendant de trouver le meilleur terme, les bases fondamentales de la Veille Stratégique ne sont toujours pas correctement appliquées. Ces bases sont les compétences humaines, l’organisation, les sources d’information et les outils.

Les compétences humaines : Que l’on parle de Veille, d’Intelligence Economique ou d’Intelligence Stratégique, les Hommes sont sans aucun doute le maillon le plus important du système. Il faut savoir que l’on peut réaliser des analyses et des livrables intéressants si l’on possède les bonnes compétences. Par contre, même s’il dispose des meilleures sources d’information et des outils les plus performants, un mauvais Veilleur ne réalisera pas de bons livrables. La ou les personnes chargées de l’information stratégique dans une institution publique ou privée sont souvent désignées par la hiérarchie. Ce choix n’est pas toujours le fruit d’une étude des besoins en amont, ou d’une évaluation des compétences internes. Cette méthode aboutit parfois à de mauvais résultats. Dans ce cas, c’est la veille, les sources ou même l’outil qui est mis en cause. Mais pas toujours la personne désignée. En effet, critiquer le choix du Veilleur reviendrait à critiquer le « chef » qui a pris cette décision. Toutes les cultures n’acceptent pas ce type de critique. Il faut donc évaluer les vrais besoins et non pas ceux que l’on doit mettre en place pour être à la mode. Il faut évaluer la motivation des personnes et ne plus se baser uniquement sur un choix hiérarchique sacré. Il faut accompagner l’institution en s’adaptant à son terrain et non pas en appliquant des méthodes généralistes. Attention l’objectif n’est pas de se mettre à dos la hiérarchie car elle reste indispensable dans toute activité de Veille. Mais il faut plutôt accompagner les décideurs dans ce choix. Enfin, un veilleur doit avoir un code éthique moral et strict qu’il respecte par conviction et non pas par obligation contractuelle uniquement.

L’organisation : La Veille s’intègre dans une organisation déjà établie. Elle ne doit ni la perturber ni la compliquer. Une Intelligence Collective doit être développée au sein de l’institution. Le Veilleur ne peut pas travailler seul mais il anime plutôt un dispositif large qui touche directement ou indirectement tous les collaborateurs. Tous ces éléments doivent être pris en compte avant toute mise en place. Cela participera au partage et à la diffusion de l’information.

Une augmentation de la masse informationnelle implique de nouvelles procédures, de nouvelles règles de traitement et de protection. Celles-ci doivent aussi être élaborées de manière à ce qu’elle ne pas perturbe pas l’organisation en place.

Les sources d’information : Il n’y aurait pas de compétitivité sans information. C’est tout simplement la matière première qui doit être traitée pour obtenir un produit fini. Les sources d’information ne se limitent pas à Internet ou à des bases de données. Une personne peut être considérée comme une source d’information tant que l’on reste dans le cadre d’information obtenue de manière légale.

Nous sommes aujourd’hui à l’ère du Big Data. Mais il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas parce que nous pouvons potentiellement avoir accès à une très grande masse d’information que nous obtiendrons satisfaction. Cette dernière n’est pas liée à la quantité d’information mais plutôt à sa qualité.

Les outils : Sans doute le moyen le plus efficace pour améliorer le dispositif de Veille. Un outil n’est pas forcément très sophistiqué et complexe. Il est vrai qu’il existe différentes études sur les outils mais il est parfois difficile de les différencier puisqu’ils sont tous considérer comme « Outil de Veille ». Une fois encore revenons aux bases. C’est-à-dire la recherche, le traitement, la diffusion et la capitalisation de l’information. C’est sur ces critères qu’il faut évaluer un outil avec des niveaux de performances différents selon le critère. Ne vous demandez pas ce que l’outil peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire avec l’outil. La réponse à cette question est intimement liée à la première base fondamentale de la Veille Stratégique qui est liée aux compétences humaines.

Vous l’aurez compris, ces bases fondamentales de la Veille Stratégique doivent être prises en compte avant et durant toute mise en place de système de Veille. Elles font tout simplement preuve de bon sens et de logique projet. Êtes-vous enfin prêt pour le retour aux fondamentaux ?

Voir en ligne : veillemag.com