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Définir les vrais besoins de l’entreprise pour bien innover

mercredi 12 novembre 2008

Docteur en veille stratégique et en sciences de l’information et de la communication, Mounir Rochdi estime que la recherche constante de l’information et son traitement judicieux permettent à l’entreprise d’avoir des capacités de production et d’innovation plus importantes pour demeurer concurrentielle. Pour plus d’éclaircissements, nous avons sollicité sa contribution.

Midi Libre : En quoi consiste un outil de veille stratégique ?

Mounir Rochdi : Lorsqu’on choisit un outil de veille, il ne faut pas se tromper, car il devient important de faire le choix selon les véritables besoins de l’entreprise, sachant que les entreprises veulent tout connaître aujourd’hui et dans toutes les langues. Ce qui est à peu près impossible. Ce qu’il faut d’abord faire, c’est diviser ces besoins en optant, soit pour mener des travaux de recherche en vue d’une collecte de l’information, soit pour surveiller ou traiter l’information économique en vue de la diffuser. Il convient de fixer impérativement des objectifs clairs et nets et c’est en fonction de ces objectifs que l’entreprise ou le manager cherche l’outil adéquat. Les entrepreneurs trouveront différents outils, à savoir des outils spécialisés uniquement dans la recherche de l’information, et d’autres qui ne font que la surveillance de l’information sans verser simultanément dans la recherche.

En tout cas, dans toutes les plateformes de veille, il est très difficile de trouver des outils englobant et traitant bien toutes les étapes de veille, c’est-à-dire que la recherche, l’identification et l’analyse des informations ne sont pas des opérations que l’on fait automatiquement.
Concernant la détection et l’anticipation de crise sur Internet, généralement les journaux télévisés de 20 heures balancent l’information, mais, parfois, on relate et discute beaucoup les sujets controversés sur des sites internet plusieurs semaines avant. Donc, les entreprises doivent être à la page et au courant de cette diffusion rapide de l’information économique. Car les opérateurs économiques craignent la reprise de l’information par les médias dont les retombées néfastes sur les entreprises sont inévitables. Il faut faire des prévisions et des scénarios de guerre afin d’éviter les répercussions de la crise. Autrement dit, l’entreprise doit se prémunir contre les aléas de la conjoncture économique internationale afin d’éviter les pertes et les conséquences défavorables pour l’entreprise. En d’autres termes, il s’agit de diminuer l’impact sur l’entreprise.

Les pays du Maghreb sont-ils à la page avec ce qui se passe dans les autres pays avancés et industrialisés ?
Au Maghreb, on peut dire que nous ne sommes pas en retard, mais plutôt sur la bonne voie. C’est-à-dire qu’il faut profiter des erreurs que les autres ont commises, sachant que nous ne sommes pas les premiers en intelligence économique. Parce qu’en évitant les erreurs et les maladresses des autres, nous gagnons plusieurs années d’avance, donc, nous ne serons pas à la traîne. Les Japonais et, plus particulièrement, les Brésiliens, sont les meilleurs en veille stratégique et pourtant les Sud-Américains sont des pays émergents économiquement. Aujourd’hui, le rôle des missions diplomatiques et des consulats est primordial pour le recueil de l’information économique et stratégique. Le transfert technologique et le savoir-faire ne s’acquièrent pas facilement. Il faut les chercher et les obtenir par le biais d’un réseau d’informations. Ce sont les personnes placées ailleurs dans des endroits stratégiques et névralgiques qui pourraient nous fournir ces informations précieuses. Dans les différents colloques et séminaires sur l’intelligence économique, nous essayons toujours de détecter des expertises.

A titre d’exemple, si une entreprise veut réaliser un travail de veille stratégique afin de résoudre une problématique liée au tourisme, elle pourrait aisément utiliser les connaissances et la capital scientifique acquis dans les différentes rencontres entre experts et spécialistes.

Alors qu’à présent les Marocains rivalisent avec les Tunisiens en termes de produits et d’infrastructures touristiques, ils doivent, néanmoins, voir l’Algérie comme un futur concurrent dans le domaine touristique.
Cependant, cela doit se faire de manière saine, innovante, et sans confrontation aucune. C’est l’essence même de la concurrence et de la compétitivité.

Propos receillis par A. A.

Voir en ligne : lemidi-dz.com